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Dans quel(s) fond(s) en euros investir votre assurance vie ?
Achevé de rédiger le 24/05/2017
Suite à la forte baisse des taux servis par les sociétés d’assurance-vie en 2016 (à savoir : 1,80 % net de frais et brut de prélèvements sociaux à comparer à 2,26 % en 2015) et aux initiatives multiples prises par les compagnies pour freiner l’investissement de leurs clients sur des fonds en euros, Good Value for Money vous propose de faire un point à date.
Où en est-on au niveau des fonds en euros ?
Le principe « fondateur » des fonds en euros est de garantir à l’épargnant :
une sécurité au jour le jour de l’épargne investie, celle-ci ne pouvant jamais baisser,
une revalorisation quotidienne (ou quasiment) de l’épargne au regard du taux annuel garanti (TAG) pour l’exercice en cours,
le versement chaque année d’une participation aux bénéfices (PB) au regard des résultats financiers des actifs constitutifs du fonds.
L’un des points-clés concernant les fonds en euros aujourd’hui est en fait la divergence d’intérêts désormais entre :
les compagnies, d’une part, désormais soumises à la double contrainte de taux d’intérêts particulièrement bas (à savoir : 0,84 % pour l’OAT à 10 ans le 23 mai 2017) et de l’application de nouvelles normes prudentielles (Solvabilité II) qui accroissent les besoins en marge de solvabilité associés à l’épargne en euros,
les épargnants, d’autre part, qui ont de fait été habitués par les sociétés d’assurance-vie à pouvoir épargner dans un support totalement sécurisé, en l’occurrence les fonds en euros, tout en bénéficiant d’un rendement net de frais bien supérieur à l’inflation.
Soulignons enfin une forme de « disparité » de traitement dans les fonds en euros entre les compagnies et les épargnants :
Les compagnies prennent des engagements sur le long terme dans la gestion des actifs de leur(s) fonds en euros, notamment pour en soutenir le rendement en achetant des obligations sur des durations longues (10 années voire au-delà) ou des immeubles qu’elles rénovent et restructurent totalement, voire investissent dans des infrastructures peu liquides (par exemple : en finançant la construction de voies de TGV).
De leur côté, les épargnants disposent d’une totale liquidité de leurs placements dans les fonds en euros en pouvant à la fois verser et racheter librement leur épargne à tout moment.
Les fonds en euros sont-ils « morts », comme on peut parfois l’entendre ou le lire ?
Peut-on objectivement dire que les fonds en euros sont « morts » lorsque ceux-ci délivrent en 2016 un rendement moyen net de frais de 1,80 %, soit environ 1,50 % après prélèvements sociaux alors que l’inflation n’était que de 0,20 % en France durant la même année ?
L’inertie du rendement des fonds en euros est considérable. Ceux-ci fonctionnent un peu comme des « glaciers » dont l’épaisseur provient de l’empilement de couches de neige année après année. De ce fait, le rendement financier brut des fonds en euros est actuellement nettement supérieur au niveau moyen de l’OAT à 10 ans durant l’exercice écoulé. Good Value for Money estime à 3,10 % le rendement financier brut moyen des actifs de fonds en euros en 2016. On se situe donc très au-dessus du niveau moyen de l’OAT à 10 ans en 2016, à savoir 0,46 %.
Ce qui est incontestable, c’est que le rendement financier des actifs généraux baisse en raison de la dilution progressive des anciennes obligations en portefeuille par des nouvelles dont les rendements sont bas. Good Value for Money estime la dynamique annuelle de baisse de rendement financier entre 0,40 % en 0,50 %.
Dans ce contexte, il faut s’attendre à une nouvelle baisse du rendement moyen des fonds en euros en 2017. Good Value for Money pose aujourd’hui une hypothèse de 1,40 % net de frais. Pour les années suivantes, on pourrait assister à un arrêt progressif de la baisse en raison du processus de normalisation annoncé par la BCE au regard de la relative reprise économique en Europe. Le point bas du rendement des fonds en euros pourrait être atteint en 2017, voire en 2018 de ce fait.
Comment choisir son fonds en euros afin d’obtenir une surperformance par rapport à la moyenne du secteur ?
En matière de taux servis sur un contrat d’assurance-vie, l’expérience montre que la pratique d’une compagnie dans le passé se réplique le plus souvent dans le futur, ne serait-ce qu’en raison :
de la relative stabilité de la gouvernance (et donc des politiques de taux servis) de la compagnie ou de l’entité souscriptrice du contrat (par exemple : une association d’adhérents),
de l’inertie des flux d’entrées / sorties des clients de la compagnie,
de la structure des actifs de la compagnie (par exemple : présence d’un parc immobilier de placement acquis il y a longtemps et bénéficiant d’un bon rendement locatif).
La pratique et l’expérience de Good Value for Money en matière d’assurance-vie et de taux servis nous conduit à proposer les critères suivants comme facteurs respectivement attractifs ou de prudence vis-à-vis de l’investissement dans un fonds en euros :
3 critères pouvant inciter à la prudence vis-à-vis d’un fonds en euros
Un taux moyen servi au cours des 5 dernières années inférieur de plus de 0,20 % à la moyenne du marché des taux servis sur les fonds en euros durant la même période.
Une politique de bonus de la part de la compagnie dans le calcul des taux servis sur les contrats, celle-ci pouvant parfois masquer une baisse importante du taux moyen servi.
Une forte dynamique de développement de la collecte nette de la compagnie induisant de facto une forte dilution du rendement de son fonds en euros.
3 critères constituant plutôt des facteurs d’attractivité d’un fonds en euros
Un portefeuille d’actifs constitué historiquement avec une part importante d’actions et d’immobilier bénéficiant à la fois d’un bon niveau de plus-values latentes et d’un bon rendement.
Une faible dilution du rendement du fonds en euros liée à une collecte nette faible (voire négative) sur le fonds en euros.
Un taux servi au cours de ces 5 dernières années à chaque fois supérieur de 0,30 % à 0,50 % à la moyenne du marché.
Ci-après, quelques exemples de contrats bénéficiant notamment de fonds en euros « classiques », performants et répondant aux critères indiqués ci-dessus :
Contrats d’associations
Multisupport Afer
Epargne Retraite 2 Plus (Asac Fapes)
Gaipare Selectissimo
Contrats de structures mutualistes
Actépargne 2 (La France Mutualiste)
Helios Sélection (Le Conservateur)
Contrats patrimoniaux
Arborescence Opportunités (UAF Life Patrimoine)
Hedios Life (Hedios Patrimoine)
Cyrille Chartier-Kastler
Fondateur de Good Value for Money
Rédigé par Cyrille Chartier-Kastler
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