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Bilan Good Value for Money des taux servis sur les fonds en euros en 2016
Achevé de rédiger le 08/03/2017
La saison de l’annonce des taux servis en 2016 se termine progressivement. Le premier constat qu’on peut en tirer est qu’il s’agit d’une saison « pas comme les autres » :
Alors que le marché était habitué aux premières salves en termes d’annonces de taux servis dès le début décembre (voire la fin novembre), la première communication a été celle de Mutavie (filiale de la Macif) avec une baisse de - 0,60 %. Le taux servi sur le nouveau contrat multisupport Multivie est ainsi passé de 1,80 % en 2015 à 1,20 % en 2016.
L’une des annonces suivantes a été celle d’Ag2r La Mondiale. L’un des éléments intéressants a été la communication du taux servi sur le fonds en euros dynamique €urocit’ avec seulement 0,25 %. Cela montre la difficulté à gérer ce type de fonds compte-tenu du champ de contraintes imparties :
La nécessité de garantir un taux de 0 % (généralement net de frais) au cours de l’exercice.
La réalisation par le gestionnaire financier d’une forme de « pari » en début d’année concernant l’évolution des marchés financiers au cours de l’exercice. Force est de constater que l’on est sur une forme de « quitte ou double », notamment au regard de l’incertitude qui règne désormais sur l’environnement politique et économique. La performance d’€urocit en 2016 illustre bien cette problématique, ce qui ne retire rien aux compétences des gérants financiers d’Ag2r La Mondiale.
La vraie « bonne manière » de gérer des fonds en euros dynamiques pour Good Value for Money (sans « tomber » pour autant dans une gestion de type Euro Croissance) serait :
de pouvoir s’inscrire dans le temps sur plusieurs années,
de pouvoir doter / gérer / reprendre une provision pour participation aux bénéfices (PPB) propre au fonds,
de se donner davantage de souplesse en termes de capacité de prise de risque, la chute du rendement de la poche obligataire rendant désormais la possibilité de diversification très limitée. Notons au passage l’initiative prise par Spirica avec Nortia en 2016 avec la sortie d’un fonds en euros dynamique garanti seulement à 98 % net de frais. Reste maintenant à voir si les CGPI partenaires de Nortia voudront (sauront ?) le vendre d’une part et si les clients décideront d’y investir d’autre part, alors qu’en parallèle des associations comme l’Afer, l’Asac Fapes, l’Agipi ou le Gaipare délivrent des taux toujours supérieurs à 2,50 % en 2016.
Les « bonnes nouvelles » en termes de taux servis sont ensuite apparues lors de la publication des taux délivrés par les « vraies » associations d’épargnants, malgré la pression des autorités de tutelle en faveur d’une baisse des taux. On relève ainsi :
2,90 % au Gaipare, en baisse de 0,25 % seulement (taux 2015 : 3,15 %),
2,80 % chez Asac Fapes, en baisse de 0,22 % seulement (taux 2015 : 3,02 %),
2,65 % à l’Afer, en baisse (un peu plus marquée) de 0,40 % (taux 2015 : 3,05 %),
2,25 % à l’Agipi en baisse de 0,25 % seulement (taux 2015 : 2,50 %).
Les fonds en euros immobiliers ont délivré des performances « dans le haut du panier », mais en notant à la fois :
les contraintes désormais imparties aux épargnants qui souhaitent y investir (par exemple : pas plus de 35 % du contrat investi sur ce fonds avec en outre un taux minimum d’UC de 50 % dans le contrat),
la difficulté de ces fonds à accepter des volumes importants de collecte en raison du prix désormais très élevé de l’immobilier, ces fonds privilégiant le plus souvent du tertiaire (bureaux) et en région parisienne (le rendement locatif étant désormais tombé de 6 à 7 % il y a quelques années à seulement 3 à 4 % désormais en raison de la forte hausse du marché).
Plusieurs Mutuelles Livre II (encore appelées « Mutuelles 45 », car relevant hier du Code de la Mutualité) ont maintenu une politique de taux servis élevés, bien qu’en baisse. Ces opérateurs bénéficient généralement d’une combinaison « favorable » en termes de capacité à tenir des taux élevés de trois paramètres : une collecte nette limitée, des encours anciens avec des plus-values latentes significatives, une poche immobilière constituée dans le temps avec un rendement locatif très correct. Citons notamment :
La France Mutualiste avec 3,20 % en 2016 versus 3,35 % en 2015,
la Mif avec 2,60 % en 2016 avec tout de même une baisse de 0,70 % (taux 2015 : 3,30 %),
la Carac avec 2,45 % en 2016 en baisse de - 0,45 % (taux 2015 : 2,90 %).
Concernant les bancassureurs, les annonces de taux servis ont souvent fait l’objet d’une « douche froide » pour les épargnants. Si BNP Paribas Cardif a relativement peu baissé ses taux en 2016 et a fait le choix de maintenir des taux corrects sur ses contrats phares, ce n’est pas le cas de tous ses confères. Dans une volonté de juguler la collecte sur leurs fonds en euros d’une part et de pousser leurs clients à investir sur des unités de compte d’autre part, Good Value for Money relève des messages pour le moins « explicites » passés par plusieurs bancassureurs :
0,80 % à 1,30 % sur le contrat Opale chez ACMN Vie (Crédit Mutuel Nord Europe),
1,15 % sur Vivaccio à La Banque Postale (contrat porté par CNP Assurances),
1,30 % sur Vert Equateur chez LCL (contrat porté par Prédica),
1,30 % sur Millevie Initiale à la Caisse d’Epargne (contrat porté par BPCE Vie).
Force est de constater qu’un même épargnant obtiendra de biens meilleurs taux en souscrivant un contrat Internet assuré par sa banque qu’un contrat « classique » diffusé au guichet de sa banque. Relevons notamment chez Suravenir :
3,10 % sur le fonds Suravenir Opportunités diffusé par Hedios Patrimoine ou assurancevie.com notamment,
1,50 % (seulement) sur Prévi-Options (Crédit Mutuel Arkéa) en parallèle.
Pour conclure, Good Value for Money souligne que c’est la première année (en 2016) que les taux servis sur des fonds en euros « classiques » varient quasiment du simple au quadruple. Selon le contrat souscrit, un épargnant aura respectivement obtenu :
0,80 % sur le contrat Opale (ACMN Vie / Crédit Mutuel Nord Europe),
3,00 % sur le contrat Ampli Grain 9 (diffusé par Ampli Mutuelle et porté par CNP Assurances).
Cyrille Chartier-Kastler
Fondateur de Good Value for Money
Rédigé par Cyrille Chartier-Kastler
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