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Analyse de la composition et de la performance financière des fonds en euros à fin 2021
Achevé de rédiger le 09/11/2022
Qu’y a-t-il dans les fonds en euros ? Quel est leur rendement financier brut pour l’assureur ? Comment se caractérisent les différentes formes de fonds en euros ?
Comme chaque année, Good Value for Money vient d’analyser la composition financière et le rendement financier brut d’environ 110 fonds en euros de diverses natures à fin 2021. Grâce à la richesse de la base constituée par Good Value for Money et mise à la disposition des membres de son club (accessible à tout un chacun), il est possible de donner une vision « marché » des sept natures de fonds en euros suivantes :
- Fonds en euros « classiques »,
- Fonds en euros « immobiliers »,
- Fonds en euros « dynamiques »,
- Fonds en euros « de régimes de retraite »,
- Fonds « eurocroissance »,
- Fonds en euros « à garantie partielle »,
- Fonds en euros « infrastructures ».
Le rendement financier des actifs des fonds en euros s’est accru en 2021 à la faveur de la performance des marchés financiers, le CAC 40 ayant notamment connu une hausse de près de 29 % au cours de l’exercice. Good Value for Money a relevé pour 2021 les performances suivantes :
- 3,88 % pour les fonds en euros « immobiliers »,
- 2,97 % pour les fonds en euros « de régimes de retraite »,
- 2,45 % pour les fonds en euros « classiques »,
- 2,41 % pour les fonds en euros « dynamiques »,
- 1,52 % pour les fonds « eurocroissance ».
Sur les cinq dernières années (période 2017-2021), l’écart de performance financière moyenne selon la nature des fonds en euros est le suivant :
- Fonds en euros de régimes de retraite :
+ 0,49 % (49 centimes) de mieux par an que les fonds en euros classiques,
- Fonds en euros immobilier :
+ 1,44 % (144 centimes) de mieux par an que les fonds en euros classiques, - Fonds en euros dynamiques :
+ 0,32 % (32 centimes) de mieux par an que les fonds en euros classiques.
Les trois paramètres qui expliquent ces écarts de performances financières sont les suivants :
- l’importance de la poche de diversification, c’est-à-dire des actifs non-obligataires : les actions, l’immobilier, les infrastructures, le private equity…
- le rating moyen des contreparties obligataires, en sachant que plus le rating est élevé moindre est la performance financière, c’est-à-dire le spread,
- le poids relatif des obligations corporate (dont sociétés financières) au sein de la poche obligataire par rapport aux obligations souveraines (secteur public et para-public).
Concernant le rating moyen des contreparties obligataires, les gestionnaires des fonds en euros dynamiques s’exposent davantage que dans le cas des fonds en euros classiques :
- Le rating moyen des obligations des fonds en euros dynamiques est A-, alors qu’il est A+ pour les fonds en euros classiques.
- En analysant dans le détail par niveau de rating, on relève un poids relatif des obligations notées BB de 30 % de la poche obligataire en moyenne dans les fonds en euros dynamiques, alors qu’il n’y en a quasiment pas dans les fonds en euros classiques (1 % en moyenne).
- L’une des explications de cet écart est la capacité accrue des obligations BB à générer du rendement, sans que la contrepartie ne soit nécessairement mauvaise pour autant. Mais le coût de ces obligations dans Solvabilité II empêche d’y investir d’une manière significative dans des fonds en euros classiques pour une simple raison que les volumes en jeu n’ont rien à voir avec ceux des fonds en euros dynamiques.
Sans surprise, les fonds en euros immobiliers sont investis en moyenne à 35 % dans des actifs immobiliers. Il est évident qu’un tel poids de l’immobilier requiert de bien gérer les flux d’entrée et de sortie sur ce type de fonds en euros. Aussi, les gérants financiers de fonds en euros immobiliers sont conduits à les gérer « comme le lait sur le feu » :
- en n’acceptant en termes de flux de collecte que les volumes qu’ils pensent être en capacité d’investir dans des conditions raisonnables dans des actifs immobiliers : biens en direct, parts de SCPI ou de SCI, part d’OPCI, actions de foncières…
- en limitant, le cas échéant, les flux de sortie si ceux-ci sont supérieurs à la collecte.
En termes de poids relatif des différentes formes de fonds en euros, les fonds en euros classiques sont prédominants par rapport aux autres formes de fonds. Sur la base du travail réalisé, Good Value for Money arrive aux estimations suivantes :
- Fonds en euros « classiques » : 88,0 % du total,
- Fonds en euros « immobiliers » : 0,5 % du total,
- Fonds en euros « dynamique » : 0,2 % du total,
- Fonds en euros « retraite » : 11,0 % du total,
- Fonds « eurocroissance » : 0,2 % du total.
Les éléments-clés concernant la composition des fonds en euros classiques fin 2021 sont les suivants :
- 77,6 % d’obligations dont :
- 3/5èmes de corporate,
- 2/5èmes de souveraines et parapubliques,
- 9,4 % d’actions, avec des politiques très variables selon les compagnies d’investissement en direct ou via des OPC (généralement de la société de gestion d’actifs « maison »),
- 6,8 % d’immobilier,
- 3,0 % de monétaire.
Cyrille Chartier-Kastler
Fondateur de Good Value for Money
Rédigé par Cyrille Chartier-Kastler
Document(s) lié(s)
- Composition moyenne des fonds en euros classiques à fin 2021
- Composition moyenne des fonds en euros immobiliers à fin 2021
- Composition moyenne des fonds en euros dynamiques à fin 2021
- Composition moyenne des fonds en euros de régimes de retraite à fin 2021
- Composition moyenne des fonds eurocroissance à fin 2021
- Composition moyenne des fonds en euros luxembourgeois à fin 2021
- Composition moyenne des fonds en euros à garantie partielle à fin 2021
- Composition moyenne des fonds en euros infrastructures à fin 2021
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